Séminaire en ligne, Université d’Anvers, Institut des politiques de développement (IOB)

Great Lakes of Africa Centre (IOB) /Centre des Grands Lacs d’Afrique (IOB) 

3 September 2024

Comprendre la dépossession foncière à travers la militarisation de l’autorité publique sous l’état de siège à Goma, dans l’est de la RDC

Intervenants : Benjamin Muhoza Kanze et Sam Kniknie

En mai 2021, l’état de siège a été déclaré dans deux provinces orientales de la République démocratique du Congo. Le président Tshisekedi a présenté cette décision comme un effort pour restaurer la sécurité dans cette région déchirée par la guerre. Cette décision a conduit à une situation inhabituelle où les militaires et les policiers ont remplacé les autorités civiles, assumant les rôles clés du gouvernement et s’occupant des tâches administratives et judiciaires. Toutefois, leur règne n’a pas été incontesté. Parmi la répression de la liberté d’expression et les violations des droits de l’homme, l’implication des officiers militaires dans les conflits fonciers urbains et les expulsions de terres dans la capitale provinciale de Goma (Nord-Kivu) a suscité de nombreuses protestations de la part des organisations de la société civile et des mouvements sociaux urbains. Dans cet article, nous cherchons à comprendre comment la violence, la dépossession et la gouvernance fragmentée fonctionnent ensemble et comment la militarisation du pouvoir politique et administratif a permis aux responsables militaires d’appliquer la menace de la violence d’État comme outil d’accumulation par dépossession. À travers plusieurs études de cas d’expulsions de terres avant et pendant l’état de siège, nous examinons comment la violence – ou la menace d’une telle violence – facilite l’accumulation par dépossession, et discutons des implications plus larges pour l’accumulation de capital, la violence et la résistance dans un contexte de fragilité et de fragmentation de l’autorité de l’État.

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